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  • Photo du rédacteurJulie Lemaitre

Une naissance en maternité.Témoignage: La naissance d'Isaac. Par Volana Lemaitre

Dernière mise à jour : 6 mai 2020




Nous sommes dans le dernier mois de grossesse, la naissance de notre « bébé Poussin » approche et il nous tarde de faire sa rencontre. Ma grossesse s'est encore une fois bien passée, quel plaisir de sentir son enfant grandir en soi, le sentir bouger... Que j'aime être enceinte ! Je suis en bonne forme, je profite de mon congé mat' pour faire une sieste tous les jours. Mes semaines sont rythmés par l'aquagym prénatal, le yoga, les séances de « mouvements et sons », et de temps en temps une séance d'acupuncture... J'avais ce pressentiment que j'allais accoucher comme pour Maï-Ana quinze jours avant le terme. Finalement la semaine du 25 Octobre passe et la naissance n'a pas lieu... Mais ce bébé attendait le bon moment pour arriver je pense : que le poêle soit installé, et que l'isolation des combles soit faite. Il y a bien des fois où j'ai une séries de contractions, mais rien de plus. Mon corps se prépare tout doucement et nous savourons ce moment « d'attente sacrée » avec Baptiste.


Tout commença donc ce fameux lundi 30 Octobre, vers 4h30 dans la nuit je sens un liquide qui coule, une fois, puis deux fois. Cela me rappelle les prémices de la perte des eaux que j'avais eu pour Maï-Ana. Je ne m'emballe pas trop, mais j'ai bien l'impression d'avoir fissuré la poche des eaux. Et dans la foulée les contractions arrivent, régulières. Au début je ne prête pas trop attention à la fréquence, et puis au bout d'un moment je regarde le réveil et m'aperçois qu'elles reviennent toutes les 5 minutes environ. Elles sont un peu plus intenses que d'habitudes, je souffle pour les accompagner, mais je reste au lit en attendant que Maï-Ana se réveille. Je me lève un moment pour changer de culotte, et quand je reviens, Baptiste est un peu réveillé, je lui dis alors que j'ai perdu un peu de liquide et que j'ai quelques contractions mais que tout va bien c'est encore très léger. On se serre fort dans les bras, nous allons bientôt faire la connaissance de notre bébé ! Sur le matin, notre Pépette se manifeste, Baptiste va la chercher et la ramène dans notre lit comme d'habitude pour un petit moment de câlins et de réveil en douceur. Maï-Ana m'entend souffler de temps en temps et me demande ce que j'ai, alors on lui explique que j'ai des contractions et que le bébé va bientôt naître. Parfois elle souffle en même temps que moi c'est rigolo ! Vers 8h j'appelle Sybille pour lui donner les nouvelles du jour. C'est la « saint bienvenue », belle date pour l'arrivée d'un bébé (je pensais alors que son arrivée était prévue le jour même!) Ensuite on se lève tranquillement pour prendre le petit déjeuner tous ensemble. Normalement ce jour-là nous étions censé aller l'après-midi dans une salle de jeux pour enfant à Valence pour fêter les deux ans de Loan. Le programme va donc être chamboulé car je préfère que Maï-Ana aille en fin de matinée chez Séverine sa nounou qui s'est gentiment proposée de nous la garder pour la naissance malgré le fait qu 'elle soit cette semaine là en vacances. Baptiste l'appelle pour voir si c'est possible qu'il l'emmène, mais avant ils iront tous les deux chez Léna et Rudy pour faire un bisou à Loan et lui offrir son cadeau. Avant qu'ils partent j'ai donc préparé les affaires pour Maï-Ana, avec quelques pauses nécessaires le temps des contractions pour me tenir à un meuble et souffler. Quand ma Pépette est enfin prête, je lui fais un énorme câlin et je lui explique qu'elle va devenir grande sœur. J'ai un pincement au cœur de dire au revoir à mon « grand bébé » qui est déjà tellement grande !


Une fois mes Amours partis, je téléphone à Sophie pour annuler la séance d'acupuncture de l'après-midi et lui donner des nouvelles. Ensuite après une bonne douche, je tourne en rond et je ne sais plus trop quoi faire... Et comme par hasard, il n'y a quasiment plus de contractions ! Je suis un peu dépitée, moi qui pensais qu'au contraire le travail allait

pouvoir s'accélérer... J’attends le retour de Baptiste, je me repose sur le canapé. Quand il revient je lui dis mon désarroi, il me prend alors dans ses bras, me rassure.. Qu'il est chouette ce mari ! Un bon et doux câlin qui redonne du baume au cœur... Du côté des contractions c'est le calme plat... On décide de faire à manger, Baptiste prépare des pâtes carbos pour le midi, et moi je prépare le chou aux saucisses comme ça il sera déjà prêt pour un autre repas. Tiens tiens le fait que je m'active de nouveau fait revenir les contractions, chouette ! On mange tranquillement, les contractions sont toujours là. Après le repas je décide de faire une sieste car la nuit a été relativement courte pour moi, et il n'est pas question de m'épuiser. De nouveau je n'ai plus de contractions. Quand je me réveille afin de m'occuper je commence un bouquin que j'avais emprunté à la médiathèque. Vers 14h30 les contractions reprennent un petit rythme mais elles ne sont pas plus intenses. Finalement je demande à Sophie si elle a toujours un créneau pour l'acupuncture vu qu'il n'y a pas grand chose de nouveau de mon côté. Elle va pouvoir passer en fin d'après-midi. Vers 16h30 Sybille passe nous voir, on discute. Elle me dit de ne pas « forcer » les choses, et je réalise en effet que la naissance n'aura peut être pas lieu dans les prochaines heures. C'est sûr que je suis déçue mais effectivement on ne maîtrise rien alors il faut laisser faire les choses... En fin de journée je téléphone à ma Mamounette car la veille on n'a pas pu se parler. Elle est avec Bella ma nièce, on se donne des nouvelles. Je me retiens bien sûr de lui dire qu'ici il y a du changement pour lui garder la surprise. Et aucune contraction ne vient me trahir pendant notre papotage.


La nuit tombe rapidement depuis le changement d'heure. Sophie et Étoile une stagiaire arrivent vers 18h-18h30. Ça me fait du bien de leur parler. Sophie me pique à différents endroits, elle a espoir qu'il y aura peut-être du changement dans la nuit. Ça me plairait bien moi aussi ! Au moment de se dire au revoir, on espère donc se revoir dans la nuit. Je demande à Baptiste de prendre des nouvelles de Maï-Ana, alors il appelle Séverine. Tout se passe bien, ils ont passé une bonne journée et elle est apparemment adorable. Ça me fait plaisir de la savoir entre de bonnes mains.

On voulait commander des hamburgers chez « Big Daddy Burger », n'arrivant pas à les contacter, Baptiste prend la voiture pour aller sur place. Et on se dit que si il n'est pas là on commandera des pizzas. Malheureusement il rentre bredouille, la pizzeria est également fermée... On décide alors de manger les saucisses au chou dans le salon. Baptiste a mis le poêle en route, je me met tout prêt du feu, quel plaisir de sentir la chaleur m'envelopper. Les contractions reviennent petit à petit... On avait prévu de se regarder un film, mais finalement je n'en ai plus envie. Alors pendant que Baptiste regarde une série, je suis sur le ballon toujours à proximité du poêle. On décide de dormir dans le salon, sur le canapé qu'on a déplié pour l'occasion. J'hésite au début à aller me coucher car je suis tellement contente d'avoir de nouveau des contractions. Et puis au bout d'un moment je me dis que ça ne sert à rien de veiller, il faut tout de même que je me repose. Je dors à poings fermés au moins de minuit à 2h, puis les contractions reviennent doucement. Au début je souffle tout en restant allongée, puis elle s'intensifie m'obligeant à me mettre debout à chaque fois pour mieux les supporter. Heureusement elles sont assez espacées (toutes les 10 minutes), ce qui me permet de me rendormir entre chaque. Je décide de ne pas forcer les choses, et donc je reste au lit jusqu'au matin en passant mon temps à me mettre debout et me recoucher au rythme des contractions.

Quand Baptiste se réveille, il remet en route le poêle. Les contractions sont toujours là mais toujours de façon anarchiques. Je lui dit que j'en ai marre de ne pas savoir si c'est

efficace. Je suis un peu perdue, et si jamais ce n'est pas pour tout de suite je me demande même si on ne pourrait pas récupérer Maï-Ana car je culpabilise qu'elle passe tout ce temps chez Séverine alors qu'on ne sait même pas quand aura lieu la naissance. Je demande à Sybille de passer pour qu'elle fasse le point. Elle allait partir de chez elle donc elle arrive dans la foulée. Je lui raconte la nuit, et mes doutes. Elle m'examine, mon col est dilaté à 3cm et il est effacé. Ça me rassure, les contractions ont quand même un effet. Après l'examen je saigne un peu, mon col est vraiment très sensible. Allez je reprend confiance ! Sybille repart, on se donnera des nouvelles plus tard. Baptiste me prépare quelques tartines de cracottes, je mange près du poêle toujours bien au chaud. Dans la matinée les contractions sont toujours présentes plus ou moins régulières, j'essaye de me mettre dans ma bulle, je m'installe sur le ballon. Le midi Baptiste va manger, je lui réclame seulement une clémentine. Je me repose un peu et dès que je m'allonge les contractions se font moins fréquentes.


Sybille repasse vers 15h, l'intensité des contractions n'a pas vraiment augmenté. Elle refait le point, verdict : 4cm... En 6h de temps le col n'a pas beaucoup bougé, il faut dire que la dynamique n'est vraiment pas terrible... Et je saigne toujours de façon assez impressionnante après chaque examen, je vois que ça inquiète un peu Sybille mais je sais que ça vient seulement de mon col donc je suis rassurée. Coup de déprime quand même, les larmes sortent, je me dis que si j'avais été à la maternité j'aurais probablement une césarienne... Je dis à Sybille que je vais bien, que le bébé va bien et que je ne veux pas avoir une césarienne, je suis fixée sur cette césarienne qui n'a pourtant pas lieu d'être... Elle me rassure, me dit de me recentrer sur le bébé, et nous propose d'aller se balader. Bonne idée ! On s'habille chaudement, on se chausse et nous voilà partis, Baptiste et moi en direction des Sétérés. A peine sortis de la maison, une voisine nous aborde pour discuter . Je n'ai vraiment pas la tête à ça alors Baptiste écourte la conversation. Les contractions reprennent assez rapidement et me semblent plus intenses. A chaque fois je suis obligée de m'arrêter, de m'agripper à Baptiste et de faire des sons. La balade est agréable, nous discutons tous les deux, sur l'arrivée de ce bébé. Je lâche prise, peu importe la façon dont ce bébé arrivera (césarienne, extraction instrumentale...), je commence à en avoir marre et on se dit que le plus important c'est de faire enfin sa connaissance et qu'il soit en bonne santé. Si jamais les choses n'ont pas bougé dans la soirée, on se dit qu 'on ira à la maternité car on ne va pas attendre indéfiniment... On a fait une belle boucle, puis je commence à avoir envie de retourner chez nous. N'ayant pas beaucoup mangé le midi je commence à avoir faim. J'ai envie de pâte carbo encore une fois, mais il n'y a plus de gruyères. Alors Baptiste va faire quelques courses. Pendant ce temps je file prendre une bonne douche chaude, qui se transforme en bain. L'eau m'apaise, et je me met à chanter les sons que nous faisons avec Sybille aux séances de « mouvements et sons », ça me fait un bien fou ! Et lorsque j'ai une contraction, au lieu de faire un son sur une seule note, je varie les sons avec l'intensité qui monte et qui descend, c'est agréable... Je parle au bébé, je le rassure, je lui exprime plusieurs fois que j'ai confiance en lui et je répète le « Sankalpa » du yoga : « je saurai accoucher »... Au moment de sortir du bain, j’entends du bruit dans la maison, je pensais que Baptiste était de retour et je l'appelle pour qu'il me passe une serviette. Et finalement c'est Sophie qui est là, je suis surprise mais heureuse de la voir. Le temps de me sécher et de me rhabiller et je la rejoins dans le salon. Baptiste est de retour également. Il fait une chaleur de folie dans le salon, le poêle carbure depuis quasiment deux jours. Sophie s'aperçoit que la dynamique a évolué. Elle me fait de nouveau une séance d'acupuncture, je chante à chaque contractions. C'est vrai que depuis la balade, l'intensité a augmenté. Pendant ce temps Baptiste me donne à manger une clémentine. Elle m'examine, le col ne s'est toujours pas modifié depuis l'après-midi (il est vers18h) mais devant le changement de dynamique, Sophie m'encourage ! On décide alors de rester encore un peu et Sybille viendra refaire le point dans la soirée. Sophie rentre chez elle, et Baptiste me ramène un bol de pâte carbo. C'est tellement bon, mais je ne mange pas tout car les contractions sont quand même bien présentes cette fois. Je demande à Baptiste de me masser le dos de temps en temps et il m'accompagne aussi avec les sons. Son soutien me fait tellement du bien... Mais je sens bien que les contractions ne sont pas forcément efficaces, sauf quand je suis assise sur le ballon où je sens une différence. Entre les contractions je fais souvent le mouvement de l'infini avec le bassin comme on faisait au yoga, ça me fait du bien. Sybille arrive vers 20h, mais avant même qu'elle m'examine je sais que le col n'a toujours pas bougé. Son examen me le confirme, elle sent bien la poche des eaux bomber, mais trouve que la tête ne sollicite pas assez le col. Elle pense donc qu'en rompant la poche des eaux, les choses évolueront plus facilement. On décide donc comme prévu de préparer les affaires pour partir à la maternité. Nous ne sommes pas trop déçus car on s'était préparé à cette éventualité dans l'après-midi. Sybille nous aide à préparer les affaires et compléter la valise. Les contractions qui étaient bien rapprochées me laissent un temps de répit pendant qu'on se prépare à partir. Je souffle un peu ça fait du bien ce petit temps de pause. J'appelle moi même à la maternité car je voulais savoir qui était de garde cette nuit. C'est Léa qui me répond, je suis trop contente qu'elle soit de garde ! Avant de partir on échange quelques mots avec Sybille, ça fait bizarre de se quitter comme ça... On se serre fort dans les bras ! Je sais que je peux compter sur ses belles pensées pour nous... Sybille et Sophie auront été superbes pendant ces deux jours, j'ai vraiment de la chance d'avoir de merveilleuses collègues qui nous auront bien entourés...


Dans la voiture avec Baptiste on réalise qu'on va bientôt voir notre bébé, et nous sommes vraiment heureux ! Je me languis d'arriver à la maternité car les contractions reprennent de plus belle et assise avec la ceinture de bouclée ce n'est vraiment pas agréable... On arrive vers 21h30, Léa nous accueille. Je lui demande si elle va s'occuper de nous. Elle m'explique que normalement c'est l'autre sage-femme qui va nous prendre en charge car elle a plus de boulot. Je préfère que ce soit elle qui nous accompagne, elle accepte, je suis vraiment contente car j'ai confiance en elle. On s'installe dans une salle d'examen, je lui explique que le travail traîne et qu'il faudra sûrement rompre. Elle m'examine pour se faire son propre avis, le col est identique. Elle trouve que c'est plutôt favorable, effectivement ça aurait pu l'être si seulement ça ne faisait pas plus de 6h qu'on était au même stade... Elle me demande si on peut se laisser une heure quand même pour voir, j'accepte car je me dis qu 'on est pas à une heure prêt. Elle décide de nous installer directement en salle d'accouchement pour faire le monitoring. Nous sommes dans une des salles « physio » c'est cool ! Je lui demande d'être assise sur un ballon pendant le monitoring plutôt qu'allongée sur le lit. Ensuite elle me pose le cathéter, je lui demande si l'anesthésiste serait éventuellement d'accord de me poser le cathéter de péri mais sans m'injecter de produit. Elle va se renseigner et revient en me disant qu'elle est d'accord. En effet je ne suis pas certaine d'arriver à continuer sans péri bien que ce soit vraiment ma volonté, car je sais que ça va être très intense après la rupture de la poche des eaux et je commence à en avoir marre.


L'anesthésiste arrive vers 23h, Léa me prépare pour la pose, je suis branchée de partout :

perfusion, brassard à tension, électrodes, monitoring... Ça en fait des fils ! L'anesthésiste est plutôt sympa, elle me pose le cathéter et m'injecte seulement une dose test. Après la pose, je m'allonge, je sens rapidement une sensation bizarre dans mes jambes dû à la dose-test. Mes jambes se mettent à trembler sans que je ne puisse les contrôler, ce n'est vraiment pas agréable. Baptiste qui est revenu une fois que la pose fut terminé, repense aux tremblements que j'avais eu après la naissance de Maï-Ana quand j'avais fait une hypotension. Heureusement ce n'était pas ça, et les tremblements ont rapidement cessé. Léa est revenu faire le point dans la foulée, le col s'est légèrement ouvert (4-5 cm), elle est très optimiste et ça me fait du bien ! Il est 23h30. Comme le protocole l'exige elle en a informé le gynéco de garde qui est d'accord pour qu'elle rompe la poche des eaux. Elle m'installe donc sur le bassin et perce la membrane, le liquide coule à flot ! Vu que je n'ai aucun produit qui passe dans le cathéter de péri, elle me libère de tous mes fils, je garde juste le monitoring pendant une demi-heure pour vérifier que le bébé supporte bien la rupture de la poche des eaux. Je m'attendais à ce que les contractions soient d'emblée plus intenses, mais heureusement elles reprennent tranquillement, je suis alors assise au bord du lit. Baptiste qui commence à être bien fatigué lui aussi, s'allonge un peu sur le matelas à côté de moi. Je continue à faire des sons pendant les contractions. L'intensité monte tranquillement, une douleur me lance pendant les contractions tout le long de la jambe gauche, c'est très désagréable. Au bout d'une demi-heure, Léa m'enlève le monitoring. Je me lève alors et reste debout appuyée sur le lit, pendant ce temps Baptiste me masse. Ça commence à devenir bien costaud, je serre la main de Baptiste de temps en temps. Il continue à me soutenir et m'encourage ça me fait tellement de bien de sentir sa présence auprès de moi. En plus il est calme et serein, il me surprend ! Un peu après minuit et demi, Léa revient faire le point, le col est à 5-6 cm, elle me demande si j'ai besoin d'elle. Je lui dis que pour le moment ça va, mais je compte sur son soutien et celui de Baptiste quand ce sera plus difficile pour moi. Elle nous laisse et nous dit revenir vers 1h30.


La suite devient beaucoup plus flou pour ma part, l'intensité des contractions devient vraiment incroyable, je n'en peux plus. J'ai l'impression de ne plus rien gérer, les vagues de contractions m'envahissent. Je dis à Baptiste que je n'y arriverai pas, que c'est trop dur. Je me tiens dans les lianes, puis je me remet sur le ballon, puis debout appuyée contre le lit. Je ne trouve pas de soulagement, mes sons deviennent des cris... C'est vraiment très dur et je ne vois pas comment je vais pouvoir supporter ça plus longtemps.


Au bout d'un moment je demande à Baptiste d'aller chercher Léa, il est 1h15, il me répond tranquillement : « attend on va attendre encore 2-3 contractions ». Une contraction passe et là je lui ordonne : « Va chercher Léa » ! Elle arrive, je lui dis que je veux absolument savoir où ça en est car je n'en peux plus. Le col est à 6-7 cm, ça avance. J'ai l'impression d'être dans la phase de désespérance, je leur demande de l'aide... Je suis alors allongée sur le lit sur le côté droit, Léa montre à Baptiste le modelage du bassin afin de l'aider à s'ouvrir. Lors d'une contraction il s'exécute, je sens et j’entends mon bassin qui craque sous ses mains, ça m’impressionne et lui aussi ! Cela va de nouveau se produire deux fois par la suite, mon bassin travaille y'a pas à dire...

Je me relève ensuite et me met à 4 pattes sur le lit, je crie toujours pendant les contractions, mais au bout d'un moment pendant une contraction, mon cri se transforme en râle profond sans que je ne maîtrise rien, wahouuu c'est ça la fameuse poussée réflexe !! Chaque contractions suivantes ça me fait le même effet, je crie puis au bout d'un moment je pousse, enfin plutôt mon corps pousse tout seul ! Je demande rapidement à Léa de vérifier où en est la dilatation du col : 8-9 cm. Je ne suis pas encore dilatée complètement mais j'ai vraiment envie de pousser. Je sens mon bébé descendre, quelle sensation intense ! Au bout d'un moment je m'examine moi-même, la tête est encore haute, je dis désespérée à Léa : « Mais il est loin encore... », elle me répond très justement : « Laisse lui le temps de descendre »... Et pourtant je suis tellement impatiente, j'aimerais déjà qu'il soit sorti. Je dis à voix haute : « Mais quelle idée !! » (sous-entendu : quelle idée de ne pas vouloir de péri!) Baptiste et Léa continue régulièrement le modelage du bassin, il me donne la force, tous les deux, de continuer. Au bout d'un moment la tête apparaît enfin à ma vulve, quel soulagement !


Et pourtant je ne suis pas au bout de ma peine... Je suis de nouveau allongée sur le côté droit, mais j'ai la sensation que ça n'avance pas, alors j'essaye à 4 pattes. Idem... Je tente debout puis rapidement je demande à Léa le tabouret. J'ai beau pousser de toutes mes tripes, le bébé ne progresse pas beaucoup... Je désespère et supplie Léa de m'aider, je lui demande même d'essayer de crocheter le menton. Elle essaie mais ça ne marche pas et ça me fait mal... Dommage ! Je lui réclame des compresses chaudes pour assouplir les tissus, mais rien n'y fait. Elle me propose alors de réessayer sur le côté, la tête apparaît un peu plus mais ce n'est toujours pas ça. J'ai beau lever la jambe gauche en l'air, prendre des positions en tout genre mais j'ai la désagréable sensation que je n'y arriverai jamais. Léa et Baptiste m'encourage, Sandrine l'auxiliaire qui nous a rejoint s'y met aussi ! J'ai une équipe de choc autour de moi, mais je suis tellement frustrée de ne pas réussir à pousser plus que ça, pourtant l'envie y est, je donne tout ce que je peux. Léa me propose alors de me mettre sur le dos, au bout d'un moment la tête avance un peu plus. Je touche avec mes doigts mon périnée, je sens qu'il est tonique, ça retient la tête. J'aimerais tant pouvoir l'écarter pour aider mon bébé à sortir... Léa me le masse entre les contractions pour l'assouplir. Je sens qu'il n'est pas loin, il manque un petit quelque chose, épuisée je demande à Léa si elle ne pourrait pas faire venir le gynéco pour qu'il fasse une « petite ventouse kiwi ». Elle me dit que le gynéco de garde en question me fera alors systématiquement une épisio, oula!! je me ravise direct car c'est hors de question je ne veux absolument pas avoir d'épisio ! Bon quand même tellement au bord du désespoir, je demande alors à Léa si elle ne peut pas me faire une petite épisio... Heureusement Léa est confiante, elle trouve qu'il y a de la place, que la tête peut passer ! Elle me donne du courage, ne cesse de m'encourager ! Baptiste et Sandrine m'aide à fléchir au maximum mes jambes.


Je donne alors tout ce que je peux, je ne sais même pas comment j'ai fait, mais au bout d'une énième contractions, la tête sort enfin !!!! Wahouuu quel soulagement, j'ai enfin réussi !!! C'est très étrange de sentir son bébé à la fois hors de soi et encore en parti dedans... On attend alors la contraction suivante, je sens sa tête qui effectue une rotation, puis j'ai l'impression d'avoir envie de pousser mais en fait je ne sais plus trop où j'en suis, je n'ai plus de force... Alors Léa essaye d'aider une épaule à sortir, au début elle n'y arrive pas trop. Sandrine appuie derrière ma symphyse pubienne, finalement Léa arrive à dégager une épaule. Je n'en peux plus je leur dis alors : « Sortez le moi !!! », Baptiste qui avait rejoint Léa attrape son petit corps et le soulève devant lui (j'ai alors l'image dans ma tête du Roi Lion). Il est 3h12 !


Je leur demande de le garder un peu le temps que je reprenne mes esprits, puis très rapidement je veux l'avoir contre moi. Baptiste me le pose sur le ventre, mon bébé, je le trouve magnifique et j'ai l'impression de voir sa grande sœur !!! J'ai réussi !! On a réussi !! Je n'en reviens pas... Je sens son corps tout chaud contre moi, quelle sensation agréable, je savoure d'autant plus après avoir vécu une aventure incroyable !!! Il a juste poussé un petit cri à la sortie mais il est très rapidement tout calme et serein... Baptiste pleure à fond, quelles émotions... Il me touche tellement... Je n'en reviens pas à quel point il a été formidable tout au long de ses deux jours, d'un soutien incroyable, serein, calme et des mots justes pour m'encourager quand j'en avais besoin... Je lui demande alors si il a vu si c'était un gars ou une fille, il me répond qu'il me laisse découvrir. Je soulève alors le tissu et je découvre alors le sexe de mon bébé. Un p'tit mec, je suis tellement heureuse... Bienvenue à toi notre fils Isaac !


On s'embrasse avec Baptiste, après tant d'attente nous voilà enfin parents de deux enfants, la vie est magnifique et ce moment tellement inoubliable ! Le cordon bat toujours, on attend qu'il cesse de battre, puis j'ai rapidement des contractions et le placenta sort environ 10 minutes après la naissance. C'est tout chaud au passage, et effectivement quelle délivrance après sa sortie... Léa vérifie mon périnée, j'ai quelques éraillures et une petite déchirure à l'intérieur. Je ne souhaite pas qu'elle la suture préférant la laisser cicatriser naturellement. Sandrine pose un clamp, et Baptiste coupe le cordon. Léa trouve que je saigne un peu, heureusement ça s'arrête assez vite. Elles vont par la suite nous laisser tranquille tous les 3.

Quel bonheur ces premiers instants magiques, Isaac trouve rapidement le sein et tète goulûment. Je retrouve la sensation impressionnante de succion d'un si petit bébé... Nous sommes sur un petit nuage, on savoure... Sandrine vient au bout des deux heures pour le peser, verdict : 3kg760gr ! Rien que ça ! Pas étonnant que j'ai galéré pour la sortie ! Et 34 cm de périmètre crânien... Je le reprend ensuite en peau à peau, il tète encore un peu et s'endort paisiblement. On va alors appeler nos parents et nos frères et sœurs pour leur annoncer la bonne nouvelle. Puis Baptiste le prend à son tour en peau à peau, et nous essayons de dormir un peu.


Au petit matin, Léa vient nous dire au revoir. Je la remercie du fond du cœur car elle a été formidable du début à la fin ! Elle a su respecter nos choix, a été présente dès que j'en ai eu besoin, m'a soutenu et a toujours gardé espoir ce qui m'a donné la force d'aller jusqu'au bout et ça je lui en suis vraiment reconnaissante. Nous avons eu de la chance de l'avoir auprès de nous cette nuit là... Une sage-femme en OR ! C'est Céline (sage-femme) et Victoria (auxiliaire) qui prend le relais, c'est tellement agréable de les connaître également. Elles nous bichonnent en nous apportant un petitdéj'. On se requinque un peu avant de se préparer pour rentrer chez nous. Baptiste habille son fils pour la première fois, il n'a pas perdu la main ! Après avoir fait les allers-retours pour ramener les affaires, il vient nous chercher, et nous pousse dans le fauteuil roulant jusqu'à la voiture.


Quel plaisir de rentrer chez soi si rapidement ! Il nous dépose à la maison, et file chercher notre Zouzou d'amour. Elle m'a tellement manqué, et je n'ai pas arrêté de penser à elle durant ces deux jours. Elle a passé de son côté un bon moment en compagnie de sa nounou et sa famille.

Je me languis de la revoir... Avant qu'ils arrivent, je prend soin de poser Isaac sur le canapé. Lorsqu'elle franchit la porte, je découvre sa bouille toute souriante qui m'avait tant manqué. Elle court dans mes bras, que c'est agréable de la serrer fort contre soi ! Et elle tourne la tête et s'arrête net quand elle découvre son petit frère ! Elle se rapproche de lui pour le voir de plus près, on lui propose de le prendre dans ses bras, elle est toute ravie ! Nos deux enfants réunis, quelle chance nous avons...

Et nous voilà partis pour une nouvelle aventure, à quatre...




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